Madame la Présidente de l’Assemblée Nationale,
Mesdames les Ministres,
Monsieur le Représentant résident des Nations Unies,
Madame l’Ambassadrice de l’Union Africaine,
Monsieur le Représentant de l’UNFPA,
Madame la Représentante de l’ONUDI,
Mesdames et messieurs,
Je suis particulièrement honorée d’être invitée à cette journée de réflexion, dont l’objectif est d’identifier les moyens pour aider les femmes à se relever face aux conséquences économiques de la COVID-19 et de l’impact du KERE.
Ces deux fléaux ont particulièrement touché les femmes qui sont davantage isolées, davantage écartées. Cette journée a parfaitement sa place, durant ces 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre.
Il est primordial de mettre en lumière l’importance de la femme dans le processus de développement, et même de développement durable. L’investissement dans l’autonomisation des femmes est une voie sûre pour sortir de la pauvreté et pour une croissance économique inclusive.
Chaque femme aspire à l’épanouissement de sa famille.
Son autonomisation est donc la clé pour une société plus sereine.
Ainsi, je m’adresse à vous. Femmes, épouses, mères, soeurs et filles. Vous êtes essentielles pour le développement de notre continent, en commençant par votre foyer, votre quartier, votre ville et votre pays… Malgré la dure épreuve de la Covid-19 et le changement climatique, vous avez tenu bon. Plusieurs d’entre vous ont même fait preuve de résilience pour entreprendre. Je tiens à saluer votre courage et votre ténacité.
Pour celles qui éprouvent des difficultés à se relever, des structures sont aujourd’hui présentes aux quatre coins de l’île, afin de les accompagner vers l’autonomie. 2
Que vous aspiriez à exploiter vos talents manuels, ou à améliorer vos connaissances dans d’autres domaines, nous mettons en oeuvre des actions concrètes pour vous aider.
En mars 2021, l’Association Fitia s’est rendue dans les 6 chefs lieux de province de Madagascar, afin de soutenir des structures, par la mise en place d’Activités Génératrices de Revenus pour les femmes.
A Tamatave, nous développons une unité de transformation mutualisée de fruits, pour produire des jus, du sirop, des fruits séchés, de la pâte de fruit ou encore de la poudre de fruits. Cette initiative permet à 280 femmes d’être entrepreneures, de gagner en autonomie et d’intégrer le secteur formel.
A Fianarantsoa, c’est la filière apicole que nous avons soutenue, dont la Coopérative SOATANTELY, comprenant 60 personnes et l’Association des femmes paysannes de la Plantation Théière SAHAMBAVY, composée de 200 femmes.
A Tuléar, des plans de Moringa ont été plantés sur 1 hectare, et nous avons créé une unité de transformation de Moringa, partant du séchage, en passant par le broyage, jusqu’à l’ensachage.
Dans la partie Ouest de l’île, à Majunga, à la demande de l’association des femmes de pêcheurs, nous avons construit le premier débarcadère de la ville, qui permet la conservation et la transformation de poisson. Les femmes ont bénéficié d’une formation professionnelle.
Plus au Nord, à Diego, pour soutenir les femmes artisanes, nous avons planté ensemble du raphia et du bambou, qui constituent la matière première dans leur filière. Cet accompagnement leur a été bénéfique pour une meilleure gestion de leur calendrier de production.
Dans la capitale, ici à Antananarivo, pour faire face à l’insuffisance de structures professionnelles dans les métiers de l’artisanat tels que la poterie, la broderie et le tissage de la soie, -un atelier partagé a été créé. Du matériel professionnel est mis à disposition aux femmes artisanes, pour leur permettre de réaliser leurs créations.
Aujourd’hui, dans notre pays, un trop grand nombre de femmes continue à souffrir d’analphabétisme et par conséquence de chômage. Elles font souvent face à de multiples formes de discrimination, comme si elles avaient commis l’erreur, d’être tout simplement… des femmes.
C’est pourquoi l’éducation est l’un des piliers dans les actions que nous menons.
Dans le Sud de Madagascar, certaines écoles ont fermé à cause du kere. La redynamisation des cantines scolaires a favorisé le retour des écoliers qui a aussi augmenté en nombre.
Ce sont donc près de 2 500 000 repas chauds qui ont, à date, été servis aux élèves.
Cette action porte ses fruits. Chaque jour de plus en plus d’enfants rejoignent les bancs de l’école.
Une lueur d’espoir pour une génération, et notamment une génération de filles et de femmes, instruites et actrices de leur avenir.